Trois journalistes (Abdoulaye Bombouya, promoteur de radio Pulaaku Adunaaru, Bello Alou Mawdo et Bénédicte Sarè) ont lancé une campagne de sensibilisation ce samedi 22 novembre 2025 à Gbégourou, un arrondissement de Ndali. L’initiative veut renforcer le dialogue entre agriculteurs et éleveurs au moment sensible des récoltes.

Cette campagne de sensibilisation est placée sous le signe de l’urgence sociale. La délégation conduit sa mission avec un objectif clair : éviter que les tensions agro-pastorales n’enflamment une nouvelle fois la saison des récoltes.

Une rencontre tournée vers la paix locale

Une délégation conduite par Abdoulaye Bombouya s'est rendu à Glle tient une séance de sensibilisation. Elle expose le thème de l’apaisement des relations agro-pastorales. Elle réunit les autorités locales. Le chef d’arrondissement Orou Wouré participe à la rencontre. Mohamed Bani Yero est présent. Le roi du village accompagne les échanges. Les leaders communautaires se rassemblent pour écouter le message.

Après l’ouverture du chef d’arrondissement, Abdoulaye Bombouya prend la parole. Il remercie le public. Il rappelle l’objectif de la campagne. "Nous sommes réunis parce que nous avons tous conscience qu’aucun développement n’est possible sans la paix, sans le dialogue et sans le respect mutuel entre ceux qui cultivent la terre et ceux qui élèvent le bétail", a-t-il d'abord affirmé.

Ensuite, il est revenu sur la complémentarité historique entre agriculteurs et éleveurs. Le journaliste a dans son discours, déploré l’évolution des tensions. Car, la pression foncière, les dégâts champêtres et la rareté des pâturages créent des tensions qui menacent la cohésion sociale. Ainsi, cette campagne vise à restaurer la confiance, recréer le dialogue et trouver des solutions partagées.

Un programme d’actions pour rapprocher les communautés

Par ailleurs, les initiateurs de la campagne prévoient des émissions thématiques. Ils annoncent des tables rondes dans quatre localités. Bombouya précise que ces rencontres seront un espace sûr, un espace de vérité et de respect. 

La campagne prévoit aussi une formation destinée aux femmes. "Les femmes sont des piliers de la cohésion", explique-t-il. "Une femme crée des liens économiques lorsqu’elle maîtrise une nouvelle compétence", a-t-il ajouté.

Les femmes peules enseigneront la fabrication du fromage de lait. Les femmes baribas apprendront à produire du fromage de soja. Bombouya décrit cette dynamique comme "a réciprocité, le partage, l’échange et la complémentarité". Quatre comités de suivi seront mis en place. " Cette campagne n’est pas un projet extérieur. C’est notre engagement pour préserver la paix dans nos villages", a indiqué Bombouya.

"Quand les femmes collaborent, quand les jeunes s’impliquent, quand les éleveurs et les agriculteurs se respectent, alors Gbégourou gagne" a conclu le journaliste. Aboudoulaye Bombouya, scelle son message par un appel : "À chaque Peul son Bariba et à chaque Bariba son Peul. Ainsi soit-il". 

Des participants satisfaits de l’initiative

Les propos sont ensuite repris en Batonou par Bénédicte Sarè et en Peulh par Bello Alou Mawdo. Mohamed Bani Yero rappelle l’importance de la coexistence pacifique.

Les participants saluent la démarche. Oumarou Djodi exprime sa satisfaction. "Je suis content de cette réunion. Elle nous a beaucoup appris. Nous souhaitons que ces rencontres se perpétuent pour maintenir la paix", a-t-il confié à Radio Pulaaku Adunaaru.

 "Cette rencontre a été d’une importance capitale. Il est temps de finir avec les conflits agro-pastoraux", renchérit Souanon Sahed Izdine, représentant du délégué de Alafiarou.

Gbégourou referme cette journée sur une note de satisfaction et d’espoir. Les trois journalistes repartent avec un engagement renouvelé. Les communautés affichent leur volonté de construire ensemble une saison de récoltes apaisée. Chaque parole ouvre une porte. Chaque geste renforce la paix. Cap sur trois autres villages. 

Soulemane Toure